Crumpled paper. ft Orion

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24/04 ; 03h48 +ootd

La nuit avale les silhouettes.
Comme une bouche affamée.
Les engloutissant une à une sans en perdre une miette.
Et moi je rase les murs.
Evitant les faibles lumières des rues.
Et la bouche affamée aussi.
Je dois disparaitre, me fondre avec le décor, n’être qu’un fantôme qu’un coup de vent fera envoler. Mon esprit est concentré sous l’assaut répété et volontaire des derniers coups d’échecs que j’ai joué. Avant de prendre le risque de sortir je me suis bourré le crane de coup d’éclat en cascade contre une intelligence artificielle. Histoire de contrecarrer les effets de Moodster, de le calmer en cas de recrudescence de mes sautes d'humeurs. Ainsi je peux marcher en paix dans ce quartier. J’en cerne les détours et les contours, en dessine le plan de certaines rues, ensuite j’irais le partager avec ceux qui dans l’ombre se rassemblent sous la bannière de Nemesis.  
Et tout ça s’en faire de vagues.
Moodster doit dont se tenir à carreaux.

L’instincts aux aguets, je surveille les mouvements qui m’entourent, les souffles qui survolent l’espace, je trace ma route. Tout de noir vêtu, je disparais, avalé aussi par l’ombre de la nuit. Merci madame la lune d’être discrète ce soir et de ne pas trop éclairer ma silhouette. Encore quelques minutes et tout sera sur papier. Papier froissé qui finit dans ma poche quand un bruit inconnu se fait entendre. Sous ce contact délicat je pense à Orion et à ses origamis, mon cœur accélère, violence d'un battement qui résonne dans le silence. Connerie rester concentré sur ce que je fais seule manière de ne pas couler. Je me dissimule dans une porte cochère, dans le coin d’un croisement. Fichue vie que nous impose Athéna, juste parce qu’on a choisi de ne pas se rallier à son camp.
Plus je m’attarde et ..
Plus je prends de risque.
Moodster depuis la discussion de dimanche avec Jaehwan veut se la jouer héroïque. Faut dire qu’Orion occupe les trois quarts de mes pensées et les sentiments débordent de tous les côtés. Rien ne s'est apaisé malgré les années, ces putain de 8 années. Malgré le fait qu'il est choisi Jaehwan comme l'évidence de sa vie. Peut être que c'est le cas, peut être que je dois me faire une raison et tant pis si j'en perds la mienne. Preuve en est un simple papier froissé et mon esprit divague sur lui.
Foutu coeur qui suit le même chemin depuis mon adolescence.
Malgré les heurs, malgré la peine.

La scène horrible d’écrite par Jaehwan revient comme un mauvais rêve. Un cauchamar fait de réalité surtout pour le GPS. Pour moi il est le reflet des abominations qu'Athéna impose à ses propres Héros. Et ça gouverne le monde, ça veut le rendre beau et en sécurité.
Mensonge.
Je crève d’envie d’aller le voir, de m'assurer qu'il est hors de danger. Je résiste sachant que ma présence rajouterait un malaise au malaise déjà pesant. Après tout je suis l’instigateur du merdier qui a eu lieu dans le motel. Echange heureusement  avorté par la sagesse ou les peurs de Paperthin. Je suis le détonateur de ce qu'a  fini par surgir dimanche en s'abattant sur les deux personnes qui comptent le plus dans ma vie. Parce que même si j'aime Orion, Jaehwan est bien plus qu'une simple histoire de cul. Plus facile de penser de cette façon, en sachant que ....
Enfin pas la peine de s'éterniser sur le sujet.
Je suis le facteur de trop dans l'équation.
Même si c’est Orion qui en premier est venu chercher le baiser.
Jusqu’où serions nous allé si … ????
Je ne préfère pas y penser.
Rester concentré ..
Pour ne pas finir avaler.

Même si les mots prononcés dans l'habitacle de la voiture de Waze tournent en boucle, en spirale, au point que si ça continue j'aurais des nœuds dans mon cerveau. Surtout sur la partie de prendre soin de Orion mon statut de Vilain le mettrait en danger.
Rester concentré.
Rentrer le plan est terminé.
Soupir qui s'égare suivant la fumée de ma cigarette.
Dernière bouffée avant d'en allumer une autre.
Et je frôle les murs, mon pas se fait rapide, je tourne à droite, à gauche, m'éloigner. Une silhouette attire mon regard. Continuer de marcher, le danger pourrait se pointer. Cible potentielle je deviens alors que je m'attarde, sur cette ombre qui danse dans le clair obscur de la nuit. Sous l'halo d'un réverbère les traits se dessinent et je le vois lui.
Hallucination.
Réalité.
Beauté que je regarde de loin.
Avant de m'approcher discrètement.
Orion ..
Murmure qui vient caresser la nuit et rompre le silence. Et la lumière pale danse avec audace dans ses yeux alors qu'il se tourne vers moi.
Tout va bien ? Tu fais quoi par ici ?
Question qui risque fort de mettre retournée et je le sais. Parce que j'ai rien à faire ici, tout comme Paperthin vu ce que m'a dit Waze.
Viens on s'écarte un peu de la lumière,  faut rester discret.
Mes yeux glissent sur ses traits fatigués, peut être trop d'émotion à ce moment là s'enroule à mon âme. Alors que ma main lentement et doucement se pose sur son épaule en un geste qui se veut rassurant.
Mais qui des deux se doit d'être rassurés réellement  ?

@Jeon Orion

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24/04 ; 03h48 +ootd

Orion est quelqu'un de pratique qui n'aime pas quand les choses font des détours. La chose en question ce soir est une héroïne tout juste sortit du bide d'Athena, comprendre fraîchement diplômée, trop adorable pour son propre bien. Comprendre suffisamment chiante pour qu'Orion ait, à ce moment précis, l'envie de lui coller son impatience dans le nez.
Ce n'était au départ qu'une histoire d'escorte. Comme en comprend son contrat chez Ares. La gamine vient de décider que rentrer chez elle, à presque autre heure du matin n'est pas une bonne idée et l’entraîner alors faire un konbini dégueulant ses néons sur le trottoir encore humide d'une pluie qui a finit de tomber il y a moins d'une demie-heure à peine.

« - Tu penses que c'est mieux celles là ou celles là ? » La petite super lui montre deux pots de ramyeons qu'Orion fixe un long moment en levant un sourcil. Elle est bien en train de lui proposer de choisir un pot de ramens ou il rêve ? Semblerait pourtant.

« - Je vais pas les manger pour toi. T'es grande, tu peux choisir toute seule. » C'est visiblement ce qu'elle voulait entendre, d'être libre de choisir. Alors elle prend les deux. Ce qui ne manque pas de faire sourire son garde du corps improvisé alors qu'il laisse son regard balayer le petit magasin désert.
Après quelques minutes d'errance supplémentaires, la super et Orion finissent par atteindre le bâtiment de la demoiselle qui met le temps avant de passer la porte. Il le connaît bien ce moment de latence. C'est celui où on réfléchit à ce qu'on pourrait dire pour ne pas se séparer. Peut-être même proposer de monter. Il le voit bien à la façon qu'elle a de le regarder, par en-dessous ses longs cils avec ce petit sourire trop doux pour être naïf.

Paperthin n'a ni le temps, ni l'envie de jouer à ce jeu ridicule. Encore moins avec une gamine en âge d'être sa petite sœur. Et encore un peu moins avec une femme. Alors il la laisse là après lui avoir souhaité bonne nuit, attend qu'elle passe la porte et se fasse avaler par l'ascenseur pour tourner les talons et tracer en direction inverse.
Sort une cigarette de son étui et le briquet d'une poche. Porte l'une à ses lèvres et enflamme l'autre. Tire une latte sur le fil d'une longue inspiration qu'il expire en direction du halo d'un réverbère au-dessus de sa tête. Il sent la cigarette avant de percevoir le bruit de pas. De se tendre avec ce réflexe de survie empiré par ses années à l'ombre. Et froncer les sourcils en entendant son nom. Juste une fraction de seconde, celle suffisant à reconnaître la voix. Plisser les yeux alors pour l'apercevoir se faire dégueuler des ombres et s'approcher.

« - Je peux te retourner la question. » Des deux, c'est lui le plus à son aise dans ce quartier. Un frisson lui court de l'épaule jusqu'aux doigts lorsque s'installe le contact. Il ne le repousse pas, n'ose pas faire de gestes pour le repousser ou le retenir. « - Je raccompagnais une gamine chez elle, ça fait partit de mon job. » Il désigne du pouce la rue derrière lui et se décale jusqu'à sortir du halo doré du réverbère. S'en éloigne aux côtés de Chiwon.

« - T'as pas peur de venir traîner là. » Il a jamais eu vraiment la trouille Chiwon. Sinon il ne serait pas là, n'aurait pas choisi cette route que lui contourne allègrement depuis tout ce temps. Orion cendre sa cigarette qui crache un petit éclat rougeoyant dans le noir. « - Tout va bien ? » Ses reins viennent se visser au mur derrière lui, ne jamais tourner le dos à une rue déserte en pleine nuit. Règle de base. Ne jamais tourner le dos, peu importe l'endroit.

@kwak chiwon

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24/04 ; 03h48 +ootd

La boule au ventre.
Je regarde Orion.
Cherche à voir dans son comportement les traces du carnage dont m’a parlé Jaehwan. Tant de mots dits dans cette bagnole tournent dans ma tête comme des feuilles perdues qui ne savent pas vers quel côté aller. Le tout dans un rouge sanglant percuté de papiers cabossés. Je fais confiance à Waze et je sais qu’il n’a pas menti sur certains points. Mais j’ai des doutes sur d’autres. Et ça me file des migraines. J’ai noyé mon cerveau pour être tranquille et faire ce repérage sans subir mes états d’âme. Et là juste cette silhouette dans la demi lumière vient de sa superbe faire éclater le calme de mon crâne. Putain Paperthin tu auras ma peau même sans te servir de ton pouvoir de mort.

Le cœur en vrac.
Je m’avance.
J’aurais pu choisir la direction opposée, Orion ne m’avait pas repéré. Ou s’il avait décelé des pas, il n’aurait pas tilté que c'était moi, si j’étais resté en retrait, si j’avais pris la rue opposée. Mais je ne l'ai pas fais. Je viens au contraire murmurer son prénom. Je viens même poser ma main sur son épaule. Et comme je m’y attendais la question m’est retournée. J’aurais du parier. Un bon petit paquet, j’aurais fait exploser mon compte en banque.
J’aime la nuit tu l'as oublié .. alors je traine tout en restant discret. Question de survie.
Un sourire taquin nait sur mes lèvres, même si mes yeux sous la lumière voilée observent.
Là aussi discrètement.
Les traits épuisés.

Est-ce que sculpté dans cette fatigue il reste encore la marque du démon de sang qui a failli tuer Jaehwan ? Je le trouve pale, écorché, mais il a toujours cette aura qui me chavire. Beauté de papier froissé que j’aurais voulu défroisser de mes caresses et de mes baisers.
Souvent.
Très souvent.
Tout le temps.
Surtout ne pas éveiller d’avantage Moodster. Je le sens déjà frémir alors qu’il y a quelques secondes il était encore enivré des parties virtuelles d'échec.
Tu as un job c’est une bonne chose, de quoi te remettre en scelle avec la réalité de la vie.
Mon regard suit le mouvement de son pouce. C’est presque instinctif. Avant de revenir sur sa silhouette qui suite à mes paroles se décale du halo de lumière. Même si Orion aurait moins à craindre que moi si un Héros passait par là. Après tout il est en mission, alors que moi je suis juste ...
En rébellion permanente.  
Pourquoi j’aurais peur ? Faut bien mourir de quelque chose de toute façon. A choisir autant que ce soit en défendant une bonne cause qu’en étant assis comme un con seul sur mon canapé.
Je me la joue plaisanterie, me doutant que cela ne fera pas rire Orion ce genre de remarque, mais il ne connait assez bien pour savoir que pas mon genre d’attendre la Faucheuse sans chercher à la provoquer. Surtout pour défendre mes idées. Jusqu’à présent je m’en suis toujours bien tiré. Peut être qu’au fond je ne suis pas assez important aux yeux d’Athéna. Juste une goutte merdique dans l’océan problématique de Nemesis. Même si aux yeux du monde cette organisation n’existe pas. N’est qu’une rumeur qui est là pour foutre la trouille.
Une utopie.
Jusqu’à quand ?

Et je viens sortir une nouvelle cigarette de son paquet pour remplacer celle qui est en train de s’éteindre. Elles aussi elles meurent.
La cigarette me tuera peut être avant tout le reste
Mon rire clair crève le silence.
Et toi Ori de quoi tu mourras ? De tout le poison que tu gardes dans ton corps et qui a explosé face à Jaehwan l’autre jour ? Et comme mon ami je me pose contre le mur, je lève les yeux vers le ciel scrutant le vide sidéral. Le noir abyssal.
Il y a peu d’étoiles ce soir, elles se cachent à nos yeux. Remarque la lune n’est pas des plus éclatantes non plus ..  
Plus facile pour les Vilains de se dérober aux regards des Héros. Nuit parfaite pour faire des bêtises. Planter les graines d'un doute qui grandiront dans les âmes trop masterisées par les dictâtes d'Athéna.
Le ciel est d’un noir profond, cela pourrait presque faire peur. C’est peut être ce qu’on voit et ressent quand on meurt  … que du vide noir et froid .  Et oui tout va bien .. juste fatigué ..
Terriblement fatigué. Sur le bord du précipice depuis ma discussion avec Jaehwan. Plus paumé que jamais. Plus déchiré intérieurement aussi.
Et toi tu vas bien ?
Et je tourne ma tête vers Ori pour trouver ses yeux. Voir au delà de ses pupilles. Voir cette mer tempête qui ravagerait le monde d’un coup d’un seul si ce qui lui arrivait entre les murs d'une salle de bain se passait en pleine rue. Et je frissonne de peur et d’angoisse, mais pas à cause d'Orion. Essayant de museler Moodster pour ne pas interpeller Paperthin. Même si de lui je n’en ai pas peur. Juste peur de dériver parce que les mots de Waze dansent dans ma tête ...
Et je ne le dois pas.
Je ne le dois plus.

@Jeon Orion

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24/04 ; 03h48 +ootd

Orion lève un sourcil avant d'en froncer les deux. La réalité de la vie, elle est restée en prison, c'était ça, sa réalité. Ce sont les événements d'ici, du dehors, qui lui semblent irréels, appartenir à un monde fou, flou,  qui lui est devenu étranger et qui semble ne pas vouloir le laisser le rattraper.
« - C'est une des cases qu'on m'a obligé de cocher avant ma sortie. Je suis un des gros bras qui bosse pour Ares, la boite de Jaehwan. » Un souffle de rire s'échappe sur un nuage de fumée. Il se doute bien Orion, que Chiwon a du se foutre gentiment de Waze et son idée folle. Parce qu'il aura compris, lui aussi, que cette idée a été montée pour lui, pour le jour où il retrouverait la liberté. Que c'était un appel à l'aide silencieux, une invitation hurlante à le voir revenir prendre la place qui est la sienne dans sa vie même en y étant étranger.
Quoi qu'ils fassent, tous les trois, ils s'appartiennent. Existent dans le même cercle d'existence. En retirer un revient à rendre les deux autres bancals. Et peu importe que ce soit de l'amitié ou de l'amour, c'est réel.

« - Tu deviens philosophique Chiwon, ou mélancolique j'en sais rien. » Peut-être l'a-t-il toujours et ça fait partie de toutes ces choses qu'il a si honteusement oublié. Orion soupire, regarde un instant le sol vers lequel sont attirées les cendres de sa clope avant de lever les yeux vers ce ciel presque éteint. Il le parcourt du regard pendant un long moment, silencieux, presque respectueux. L'immensité de l'espace l'a toujours fasciné, parce qu'il se sent incroyablement petit là en-dessous. Qu'il se dit que quelque part, de l'autre côté du miroir, un autre le regarde. Un Orion d'une autre dimension ou un parfait inconnu qui se demande ce que peut bien lui vouloir ce petit type accolé contre un mur.

« - Même presque vide, le ciel reste beau. On oublie, combien il peut être grand et tous les petits yeux qui le constellent. On oublie tellement de choses quand on est enfermé. » Ses mains glissent dans ses poches, cuir contre cuir et il rentre légèrement sa tête dans ses épaules comme pour se protéger de ces pensées sombres que son ami énonce avec une telle facilité.
C'est ça que tu renvois maintenant Orion ? Des messages de mort ? Pour qu'après Jaehwan ce soit Chiwon qui se laisse aller à ce genre de pensée ? Ses lèvres se pincent, les dents mordant le filtre de la cigarette sur laquelle il inspire fortement.

« - Et tu traînes dehors à presque quatre heure du mat', ça n'a aucune logique, j'espère que t'en as conscience. Tu devrais te pieuter au lieu de te fumer les poumons. » Pas sa mère. Si Waze était là il lui dirait qu'on ne parle pas comme ça à son aîné. Rajouter un honorifique à la fin de phrase ne changera pas mais lui donnera sûrement l'air bien hypocrite. L'avantage de la taule, c'est qu'on est tous pareil, même dans un pays aussi poli que le leur.
Foutue réalité.

« - Ca va. » Non, ça ne va pas et il le sait. Il va mieux depuis l'horrible débordement dans la salle de bain de Jaehwan. Mais jusqu'à quand ? Jusqu'au prochain drame qu'il aura sûrement du mal à supporter cette fois. Paperthin est un héros de papier. Ca ne se voit pas, s'imagine même pas mais lui le sent, qu'il se déchire à chaque fois qu'il perd le contrôle. Semant des petits papiers d'alerte et de danger aux quatre vents.
« - J'ai failli tuer Jaehwan. » Avoue-t-il finalement après un soupir. « - Il me laisse squatter son canapé depuis ma sortie, faudrait que je déménage mais j'ai la trouille de me retrouver seul entre quatre murs. De nouveau. » Ce sera pas une cellule mais l'idée le terrifie plus qu'il ne veut bien l'admettre. « - A l'institut, on avait compris qu'en me droguant, mon pouvoir se mettait en pause. Le problème avec cette merde c'est que si je la laisse pas sortir régulièrement, ça s'entasse dans mes veines. J'ai pas les burnes bleues mais les mains. » Ca le fait rire, de ce rire aussi doux qu'il peut-être grave. Légèrement cynique.
« - Huit ans sans vidange, le temps que ce qu'on me donnait là-bas sorte du système et j'ai explosé dans sa salle de bain. On connaît Wan, il a pas pu s'empêcher d'entrer pour m'aider. Ca aurait pu être dramatique si j'avais pas eu le réflexe de l'enfermer dans une bulle de papier pour le protéger... » Une main gantée sort de la poche, récupère la cigarette pour la cendrer. Dans la nuit, le cuir noir de son gant disparaît presque et donne l'impression qu'elle flotte au-dessus du vide cette foutue clope.

« - Il m'a avoué beaucoup de choses après coup. Moi aussi. » Sa tête se tourne en restant appuyée contre le mur en direction de Chiwon. « - Il est persuadé que tu es le mieux placé pour me gérer. J'imagine que c'est parce qu'on se ressemble toi et moi, et qu'il se sent de plus en plus exclu à cause de sa fidélité envers Athena. J'ai envie de lui mettre des claques des fois vraiment. » Ca servirait à rien, il est comme ça Jaehwan. C'est pour ça qu'il l'aime.
« - Il m'a aussi dit, pour vos parties d'échecs. » Et Orion se tait. Se contente simplement de scruter le profil de son ami à travers un voile dansant de fumée. L'obscurité est une plaie pour son œil à moitié aveugle et rend sa vue encore plus douteuse. Faudrait qu'il aille consulté, la toubib de la prison le lui a dit. Mais à cette nouveauté non plus il ne parvient pas à s'habituer.

@kwak chiwon

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24/04 ; 03h48 +ootd

C’est une façon de te savoir en sécurité, de te protéger.
Cette idée de boulot dans la boite de Jaehwan. Garder un œil sur Orion, aujourd’hui plus qu’hier vu ce qui s’est passé l’autre matin dans la salle de bain du GPS. Pour l’instant je ne déballerais pas que je sais tout, enfin ce qui a été racontable. Parce que je suis conscient que ces deux là mettent à profit tous les instants pour rééquilibrer ce que l’enfermement de Paperthin a déséquilibré. Une seconde la douleur tire sur le palpitant, comme à chaque fois que je les imagine tous les deux heureux. Avant d’avoir cet instant dans la voiture avec Jae. Et de n’éprouver que de la tristesse, la sienne.
Cumulée à la mienne.
Foutues émotions.
Même ses doigts sur mon épaule demeurent en souvenir fantôme, ils m’avaient fait de l’effet. Ils en font encore alors que j’ai juré de tout laisser filer ce qui me raccrochait à ces deux hommes.
Même son je t’aime.
Sincère. Touchant. Puissant. Perturbant.
Tomber sur Paperthin est un pur hasard que je peux mettre à profit pour voir si des dispositions pour sa sécurité peuvent être prises. Mais avec le loustic il est bien capable de dire non et de filer à l’anglaise. Alors faut que j’y aille par petite dose. Que je prenne des détours, parce qu’user du droit au but avec Orion dans ce genre de circonstances c’est ce prendre un vent momumental.

Peut être un peu les deux.
Regard qui reste accroché au ciel, cherchant désespérément cette constellation qui se tient sur ma hanche, tout en sachant qu’elle se demeure à mes côtés. D’ailleurs dans un mouvement discret mon corps appuyé contre le mur se rapproche du corps d’Ori, également appuyé contre le mur. Sentir sa chaleur juste quelques secondes, comme ce matin là. Le frôler d’un peu plus prêt juste pour croire qu’un maigre espoir existe. Les mots de Jaehwan une nouvelle fois résonne, ceux qu’il a entendu de la bouche de Paperthin après son pétage de câble. Et redit dans sa voiture.
Athéna ne se rend même pas compte qu’en muselant ses Héros à grand coup de cachets, elle les rend encore plus dangereux. Ou bien elle s’en fout et se dit qu’il faut bien des pertes pour rendre le peuple docile et encore plus proche de ceux qui portent haut ses couleurs.
Parfois je me dis que je me fais trop de nœuds dans le cerveau.
Comme si mes états d’âme ne venaient pas déjà assez foutre le bordel.
Parfois je me dis que juste profiter de l’instant.
Comme là tout contre Ori.
Se serait simplement suffisant pour toute une vie.
J’envie Jaehwan d’avoir gouté à cette simplicité là avec lui.
Avoir juste aimé et avoué cet amour.
Il l’a fait l’autre soir il a avoué m’aimer. Mais j’ai flippé.
On en oublie aussi des choses … même quand on est libre. On en oublie pour éviter de souffrir Ori.
Et les mains gantées viennent se perdre dans les poches de la veste et l’envie de venir m’en saisir s’empare de mes tripes. L’envie d’ôter les gants aussi, juste pour toucher ce feu qui incendie chaque parcelle du corps de mon ami. Si seulement j’avais le pouvoir d’apaiser le déferlement de ses papiers froissés faiseurs de mort. Je l’emploierais là tout de suite.
Quitte à y perdre chaque goutte de mon sang.

Et pour occuper mes mains qui rêvent de contact, qui seraient déplacés, j’allume une nouvelle cigarette alors que celle de Orion se vide de ses cendres grises sur le sol.
A 4 heures du matin, parfois à 5 heures, il n’y a pas d’heure pour les vilains Ori, vu que l’on doit éviter le jour pour ne pas se faire pincer. Je ne cherche plus la logique des choses. Le jour je tourne en rond chez moi entre clopes et préparations de cocktails. La nuit je tourne en rond dehors entre clopes et mauvais coups pour tordre le bon ordre de la belle Athéna.  
Et mes yeux se reportent sur les poches où se cachent les mains. J’en mords mes lèvres. Mon esprit un instant vrille sous mes idées. Jouant allégrement sur le bord d’un gouffre dans lequel je pourrais me jeter. Non les mots de Jaehwan même vrais ne doivent pas resurgir ce soir.
Pas ceux qui parlent des sentiments d’Orion.
Pas ceux qui pourraient mettre les miens en avant dans mon crâne.
Je ne veux pas jouer à ce jeu là avec lui.
L’autre soir et le matin qui a suivi c’était déjà trop.

Tu mens.
Les mots sortent tout seul comme une tornade, comme une bourrasque parce que je sais qu'il ne va pas bien. Et la suite arrive dans la lancée.
Fracassante comme lorsque je l’ai entendu de la bouche de Jaehwan.
Autant douloureuse.
Et avec elle, cette rage profonde qui se compose dans tous les espaces de mon corps et qui se ressemblent dans ma tête. Comment ne pas avoir envie de détruire ce système quand on entend des conneries pareilles ? Droguer pour mettre le pouvoir en veille sans réfléchir aux conséquences. Sans prévoir une issue de secours pour éviter les drames. Là c’est Jaehwan qui a failli faire les frais. Et mon cœur se crispe à l’idée que c’est une mort de plus qui aurait pu peser sur la conscience d’Orion.
Que la sienne aurait certainement découlé de ce pétage de pouvoir.
Je laisse parler Paperthin pour être sur que Wind Rose n’a amoindri aucun détail. Mes tripes se tordent, en revivant la scène, qui est bien restée gravée dans ma mémoire à la première énoncée. J’en rage davantage mentalement, de cette rage destructrice qui laissée libre pourrait mettre le feu aux poudres et conduire à la rébellion. Mes poings se serrent, ils ne portent pas la mort comme les mains de Paperthin, mais ils portent l’explosion d’un être qui voudrait que ce genre de chose n’existe pas. Et son rire résonne, étoile dans le ciel devenu d’un coup plus sombre sous son récit.

Et sa main sort.
Mouvement d’illusion qui s’opère sur la cigarette.
Et je m’en saisi une fois l’action faite.
Je m’en saisis avant qu’elle ne retrouve la poche de la veste.

Mais ça n’a pas été dramatique Ori. Parce que tu as eu le réflexe de le protéger.  
Et je caresse délicatement sa main, du moins le gant qui l’abrite, de mes doigts. Je dessine des lignes imaginaires longeant les tendons et les muscles. Esquissant d'un mouvement lent les feuilles froissées, celles que je voudrais pouvoir réparer ou du moins apaiser.
Ton amour pour Jaehwan et tout ce qui fait de toi un humain avant le Héros a réagi ce jour là pour éviter que plus de sang soit versé.
Ma voix se pare d’émotions diverses, celles qui me touchent personnellement, celles qui seraient nées si un des deux voir les deux avaient perdu la vie. Celles qui divulguent l'attachement que je repousse comme on repousse la peste parce que c'est plus sain pour tout le monde.  Moodster en mode sentiment en montagne russe. Epuisant comme ressenti.

Et nos regards se croisent alors que Orion continue sur sa lancée, dévoile ce qui a déjà été dévoilé l’autre nuit dans la voiture de Jaehwan. Mots contre lesquels j’ai lutté, pensant que ma place n’était plus à leurs côtés. Les Héros d’un côté du mur et les Vilains de l’autre. Dans ma tête mes états d’âme jouent au yoyo et j'en subis les montées et les descentes. Avec le risque que tout déborde et le premier qui sera atteint est la personne que j’aime, à mes côtés.
Je lui en mettrais bien aussi des baffes. Parfois il ferait mieux de fermer sa gueule Jaehwan plutôt que de divaguer de la sorte.
Je lui ai faite fermer ce soir là d’un baiser qui fait frapper mon cœur d’un battement plus fort. Mes doigts entourent davantage la main d’Orion.
Nos parties d’échec, j’ai jamais autant perdu de ma vie.  
Volontairement tu devrais le préciser. Je soupire et porte sa main à mes lèvres pour déposer un baiser dans sa paume puis la retourne pour en poser un autre sur le dessus. .
C’était idiot toute cette histoire Ori.  Je n’aurais jamais du .. je m’en excuse encore .. J’ai promis à Jae que je te protégerais si tu le voulais bien sur, on te connait tous les deux et on sait que tu joueras plus la carte du je me la joue tout seul .. mais j’ai des connaissances et des facilités au cas ou  …
Je ne parlerais pas ouvertement de Nemesis, de ce que je fais pour eux, de cette activité secrète qui a fait que je sois là à trainer dans ce quartier ce soir. Pas que je n’ai pas confiance en Paperthin, c’est surtout pour sa sécurité.
S’il faut que tu disparaisses des radars d’Athéna je peux m’en occuper.
Et si jaehwan doit disparaitre avec toi aussi. Je laisse mes doigts glisser entre les doigts d"Orion. Et c'est quoi que tu lui as avoué Ori ? ¨Même si je le sais, même si je ne le demanderais pas ouvertement par peur de ne plus savoir comment contrôler Moodster;

@Jeon Orion

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24/04 ; 03h48 +ootd

Du coin de son œil flou, Orion capte – croit capter, le regard de Chiwon levé vers le ciel. Vers ces étoiles timides avec en grandes absentes, celles que son ami cherchent presque désespérément. Elles existent sur sa hanche, éternellement présente, peu importe la saison, pourquoi s'acharner à vouloir les trouver sur la toile d'un ciel de printemps ?
« - La cherche pas, on la voit plus à cette période de l'année. » La comète d'un sourire file sur ses lèvres un peu moqueuses, lui-même se laissant avoir par l'idée de parcourir le ciel nocturne. Sans aucun but, seulement pour s'occuper, se donner l'impression d'être minuscule et insignifiant sous ce plafond si immense et infini. Le laisser le juger alors qu'il délie le fil de ce qu'il s'est passé dans la salle de bain de Jaehwan. De cette erreur qui aurait pu être fatale, pour l'un comme pour l'autre. Il ressent alors, la vague d'une rage qui n'est pas la sienne. Elle vibre tout contre son corps et pendant un instant Orion redoute les effets de cette humeur qui n'est pas la sienne mais qui cogne contre lui.

Viennent alors des frissons différents. Ceux fourmillant sous cette main venue se saisir de la sienne. Vers laquelle Paperthin baisse les yeux comme si elle était une injure. Elle l'est. De cette manière sournoise et mauvaise qui le prend au cœur à chaque fois qu'on le touche, même lorsqu'il en a envie. Même lorsque le contact est doux, réconfortant. Comme à ce moment précis.
Orion pince les lèvres, tend les doigts pour faire passer sa cigarette dans l'autre main et la cendrer, encore. Avant de finalement la laisser tomber par terre et l'écraser de sa semelle. Il en fumera une autre, plus tard. Sur le chemin du retour. Il faudrait qu'il arrête, surtout.
Il y a tellement de choses qu'il devrait arrêter mais dont il se sait incapable de vivre sans. La première, la plus importante, se mentionne avec des émotions multiples sur les mots de Chiwon. Foutu GPS qui se fourre partout sauf là où il le devrait. En plein milieu de leur poitrine avec la solide idée de ne plus en dégager. Orion n'est pas certain que Chiwon cherche à le faire, d'ailleurs. Comme lui.

« - Vous êtes vraiment en train de monter mon plan d'évasion avec Waze c'est pas possible. » Tourne la tête droit devant, ses paupières se fermant un instant sur une expiration en notes d'un rire fébrile qu'avale l'inspiration d'après.
« - J'ai pas l'intention de bouger. Vous avez pas non plus l'obligation de chercher à vouloir me protéger, j'ai eu le réflexe cette fois mais je ne l'aurais peut-être pas les suivantes .J'ai déjà perdu quelqu'un qui m'était cher, je ne veux pas recommencer avec vous deux. Jamais. » Il ne le supporterait pas cette fois et n'y survivrait pas, Orion l'a réalisé un soir alors qu'il s’abîmait la rétine à regarder les fissures sur le plafond blanc chiant de sa cellule. A réalisé qu'il survivrait peut-être pas, à ces huit ans seul, puisqu'il allait de toute façon, se retrouver tout aussi seul une fois dehors.

« - T'excuse pas Won, vous avez fait ce qui étaient le mieux pour vous. Je vous en veux pas. La solitude c'est pas idiot. » Balaie l'air de ses doigts libres tout en tournant son autre paume pour la glisser contre celle de Chiwon. Sentir sa chaleur, l'imaginer, à travers le cuir de son gant. Sentir son énergie vorace pulser encore, d'un mélange confus et diffus qu'il n'identifie pas. Pas vraiment doué pour les sentiments et les émotions, les siennes comme ceux des autres.
Orion soupire, doucement. Tend ses doigts un instant pour les replier, l'un après l'autre, sur le dos de la main de Chiwon. Il palpite sur sa propre main la trace des lèvres de Moodster. Elles ont laissés leur marque sur les siennes. De celles qui ne partent jamais, s'oublient puis reviennent, plus forte, claquer d'un coup sec sur le devant de notre mémoire.
Ses sourcils se froncent alors tandis qu'il se perd sur le course d'un moment de silence dans le contemplation de leur mains enlacées.
Et si Jaehwan avait raison ? S'il était temps pour lui de foutre le camp et de sauter, de l'autre côté de la barrière ?
Et si Jaehwan faisait tout ça pour le faire sortir de sa vie ?
Et si...
Ils se bousculent et s’amoncellent entre ses tempes, si fort, si haut qu'il en a un instant le tournis et se sent soudain perdu, incroyablement minuscule sous ce ciel presque sans étoile.

Ce n'est pas vers le ciel qu'il relève les yeux mais vers Chiwon. Vers les siens au fond desquels il se perd un instant avant de les laisser glisser lentement vers ses lèvres.
« - Tu veux bien, le mettre en pause pour cette fois hm ? » Souffle-t-il, délicatement, tandis qu'il se penche vers lui. Tire sa main, leur mains, pour les rapprocher avec la lenteur des envies que l'on sait interdites mais qui sont, terriblement tentantes.
Depuis tellement longtemps que l'on a oublié, à force, quand tout a commencé.

@kwak chiwon

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24/04 ; 03h48 +ootd

Perdre mes yeux dans un ailleurs.
Sans début ni fin.
Dans ce repère fait d’étoiles, de constellations.  
Ou au final je ne cherche que l’introuvable.
Et Orion s’en aperçoit.
Je sais.
Car est un peu lui que je scrute dans ce noir éclairé de points étincelants. Mais plus facile de regarder ce vide lumineux et mystérieux, que de plonger dans ses pupilles, tout autant lumineuses et mystérieuses. Je me perdrais avec délice dans ses billes ourlées de douleurs et de douceurs, de peurs et de troubles, de vie et de doutes. La différence : c’est qu’observer le ciel me permet de rester calme, observer ses yeux me mettraient le feu.
Et je pourrais perdre tout contrôle.
Pas le but ce soir.

Et le récit des faits que je connais déjà, réveille tous les ressentis qui m’ont balayé le soir ou Jaehwan en a fait le récit. Ce soir ou encore tout n’a été que folie. Celle de nos corps, de nos cœurs et de nos âmes. Ou tout s’est entremêlé pour me perdre un peu plus. Me faire capter que j’ai souvent fait fausse route. Que ma jalousie m’a aveuglé. Que mes certitudes se gavaient d’incertitudes.
Que la vie que je vivais, que je vis.
N’est pas celle que je souhaitais. Que je souhaite.
Et de nos deux mains je n’en fais qu’une. Le garder tout contre moi le temps que le ciel devienne plus clair. Que les silences s’effacent. Que le jour naisse et que je doive disparaitre. Comme à chaque nouvelle aurore. Comme toutes mes nuits avec Jaehwan. Nos petits matins n’existaient pas vraiment. Ils se sont dessinés souvent dans nos moments à trois, braver le danger, après me gorger de l’espoir de les retrouver plus tard.
Mais le passé est le passé.
Même si mon présent se retrouve bousculé par des aveux.
Leurs aveux.

Et nos doigts se lient. Moodster vacille dans ce mélange qui a toutes les saveurs de l’interdit. Il sait que Paperthin ne voit dans ce geste qu’un sacrilège. Mais j’en ai besoin. Quelques secondes au moins de le faire, d’une certaine manière, mien. Et au milieu des volutes de cigarettes les mots résonnent et font naitre de nouvelles douleurs. L’envie de protéger c’est écrit dans le discours de Jaehwan, s’écrit aussi dans ce que je serais prêt à faire pour Orion, pour les deux. Ces deux êtres qui m’est impossible de tenir à l’écart de ma vie. Même si je joue la vague et que partir semble la meilleure des solutions.
A vrai dire tu n’en sais rien Chiwon. Tu es paumé.
Perdu entre deux êtres qui s’aiment et aux quels je tiens. Sans oser l’avouer. Alors que l’évidence s’est dessiné et scellé il y a des années.
On est juste prévoyant Ori. Juste prévoyant. Je n’ai pas peur de toi et il semble que Jae t’est prouvé qu’il n’avait pas peur non plus.  
L’un comme l’autre on serait prés à aller défier la mort pour toi. L’empire entier d’Athéna. Même si pendant 8 ans on est resté silencieux, ne pensant qu’à épancher nos peines, dans des joutes charnelles. Cherchant dans nos étreintes qu’un seul être TOI. Nous perdant un peu plus lui et moi.
Tu ne nous perdras pas.
Tu ne nous tueras pas. Jamais.

Et toujours nos mains ensembles. Avec en barrière le gant de cuir. Comme j’aimerais sentir la peau d’Orion contre la mienne. Mourir un peu sous l’assaut de ses doigts. Qu’importe que mon sang coule là sur le sol juste à côté de la cendre de sa cigarette, de la mienne. Le feu que je ressens ne s’éteindrait pas de voir le cruor se vidait sur le pavé. Fichus sentiments du cœur qui crie tout son amour. Moodster qui musèle pour ne pas chavirer dans une mer ou les vagues se feraient sensualité. On est en pleine rue bordel. Et moi je rêve d’une porte cochère sombre ou nos corps pourraient se coller.
Simplement.
Sincèrement.
Mais même si je retiens, certains éléments passent, s’invitent, s’infiltrent. Faisant battre les cœurs d’une douce langueur. D’une folie qui une fois libérée ne pourrait plus être mise en cage. On n’attache pas l’amour, je me demande même comment on a fait pour le tenir si longtemps enfermé. Peut être parce que Jaehwan Orion, tout sonnait bien. Que le reste aurait été dissonant.
Musicalité faussée.
A côté de l’accord parfait qu’ils renvoyaient.

Et entre le ciel de nuit et la terre taché de cendres, rougit de sang qui a coulé et ne coulera plus, l’impossible devient possible. Les doigts toujours entrelacés qui respirent comme nos poitrines dans leurs mouvements de relâchement et de resserrement. Y croire. Juste le temps d’une comète. Celle qui brulera les rétines et anéantira tout le reste.
Tout sauf nous.
Et dans le méandre de ma tête, le cumul finira par faire exploser la soupape de sécurité. Comme je voudrais t’enlacer, t’embrasser, t’aimer en à perdre le souffle. Quitte à ne plus me réveiller. Jamais.

Et quand les yeux d’Ori plongent dans les miens j’y lis ce qu’au plus profond de mon âme j’écris. Ses yeux qui partent eux aussi vers un ailleurs, mais ce n’est pas le ciel qu’ils scrutent, juste mes lèvres. Lèvres que je mords sous ce regard tentateur ou s’efface les barrières et s’ouvrent les portes que j’ai toujours vu closes. Chiwon tu n’as été qu’un idiot. Vas-tu l’être encore ? Et l’espace se comprime entre nos corps qui se rapprochent. Attraction fatale qui dans un ralenti d’une beauté crue se pose et s’impose.
Si c’est ce que tu désires oui.
Je ferme les yeux le temps de verrouiller le bordel monstre qui étrangle mes états d’âme. Me n’accrochant qu’à un point quand je les réouvre les lèvres de Paperthin, Moodster les a toujours trouvé sublime. Je les trouve irrésistibles.
Je sens sa respiration flirter avec la mienne, bonheur qui fait palpiter mon coeur avec plus de force. Il résonne comme l'appel d'une ivresse longtemps espérée et que je ne trouvais que dans des rêves fous et flous. Ma main libre remonte le long de son bras, et vient se poser contre son cou, avant de s'égarer contre sa nuque, prise douce quand je finis de l'attirer vers moi.
Le temps se suspend.
Et je le regarde comme si je le voyais pour la première fois. Dans cette obscurité ou le peu de luminosité me permet de détailler ses traits.
Tu es beau, terriblement beau ..
Et mes lèvres se posent avec lenteur et douceur contre les siennes. Mes lèvres s'imprègnent de sa saveur unique. D'abord pudiquement. Comme un adolescent hésitant offrirait son premier baiser amoureux. Comme cet adolescent que j'ai été qui n'attendait que ce moment.  Moment qu'il a imaginé parfait.
Et puis  .....
Avec la voracité de l'adulte que je suis devenu, cette impatience qui a résonné à chaque fois qu'on se retrouvait et que d'autres lèvres épousées celles que je désirais. Cet élan de gourmandise me fait me coller à son corps. Je ne veux plus d'espace entre nous. Je veux juste un nous.  Et nos mains liées s'appuient entre nos deux poitrines, coeurs qui tambourinent et se répondent. Echo parfait de nos souffles qui se mélangent comme le plus divin des cocktails.
Et je me fous de manquer de souffle.
Je ne veux pas que ce baiser s'arrête.
Je veux juste respirer à travers lui.

@Jeon Orion

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24/04 ; 03h48 +ootd

Orion veut voir, le monde sans les vibrations de Moodster. Paperthin veut ressentir sans l'influence de Chiwon. Ils veulent, l'un comme l'autre, découvrir les couleurs de cet amour môme sous un jour nouveau. Peu importe si c'est sous un ciel sans étoiles, à la lumière d'un réverbère fatigué. Contre un mur suintant de l'humidité de la nuit.
Les enfants fracassés comme lui ne rêvent pas aux belles histoires. Aux belles premières fois. Ils ont appris à se lover dans le noir et le froid. Ont fait des cocons de tout ce que le monde a du pourri en se disant que ce sont des cabanes faites du plus drap. Du plus doux. Il n'y a pas eu de cabane de draps mais des sanctuaires de couette. Des refuge de chambre de motel où s'enivrer d'un bonheur simple, à trois, comme si c'était normal de se sentir si bien sous la voûte de ce chiffre si simple.

Il veut juste voir, sans artifice, si le cœur d'Orion s'affole aussi fort que celui de numéro douze. Voir si cette odeur soulève toujours des mondes entiers au creux de son ventre comme le fait éternellement celle de Jaehwan. Il veut, peut-être un peu égoïstement, leur offrir un moment rien qu'à eux, Chiwon et Orion, sans Moodster ni Paperthin. Sans supers pouvoirs, ni classes. Mais seulement deux êtres humains qui se retrouvent sous un ciel sans étoiles.

« - Arrête, dis pas ça. Dis rien... » Il n'est pas beau Ori. C'est Jaehwan, le plus beau des trois. Chiwon celui au charme fou. Lui, il est la machine à tuer. Le monstre sous le lit des petits mômes qui croient si fort aux histoires de super héros et de méchants à faire disparaître de la surface du monde.
Lui, il a de la crasse et des ombres agrippées à ses épaules.
Un frisson lui soulève le cœur lorsque les lèvres se touchent. Douces et pudiques.
Orion inspire, lentement. Cet air à la saveur nouvelle. Différente de celle de ce matin à trois où l'ivresse les a fait chavirer. Où tout semblait se suspendre. Le temps s'est figé cette fois aussi. Semble vouloir se distendre jusqu'à ne ressembler à rien d'autre qu'un vieux bout de tissu fatigué. Et l'univers pourrait crever qu'il en aurait rien à foutre.
Chiwon lui vole son air. Chiwon devient pressant.
Chiwon pulse contre ses lèvres qu'il entrouvre comme si un ordre venait de lui tomber sur le cerveau. Expire contre sa langue qu'il caresse de la sienne avec la ferveur des jeux d'adultes. Les mômes s'effacent, on les pousse du bout du pied. De ces hanches qui se trouvent un peu brusquement et des torses qui veulent se confondre mais qui n'ont d'autre choix que de rester éloignés par les mains qui s'appuient contre eux.

Orion lâche prise sur une inspiration fébrile, à peine un détachement avant qu'il ne revienne fondre sur les lèvres de Chiwon. Il lâche prise pour emprisonner entre le cuir recouvrant ses paumes le visage de cet ami qui a cet instant précis se pare des couleurs floues de ces amants que l'on découvre quand pourtant ils étaient là, depuis le début.
Il l'attire à lui lorsque son dos vient épouser la dureté du mur. L'attire contre lui à en faire péter le moindre petit espace de vide qui pourrait laisser entrer les pires courants d'air.
Sans Moodster, les choses sont si différentes. Elles lui paraissent incroyablement authentiques. Plus belles peut-être parce qu'elles ne sont pas faussées. Peut-être qu'elles pourraient être tout aussi sublime avec son concours mais pour ce soir, Orion se dit qu'ils n'en ont pas besoin.

Que tout va bien quand, par besoin, ses lèvres se détachent de celles de Chiwon pour qu'ils puissent reprendre leur souffle. Inspirer et expirer à travers l'autre, le bout de son nez caressant le sien avec une lenteur presque indécente quand tout son corps cogne d'une envie méchante. Distille des petits fourmillements d'une tendresse appartenant sûrement à un hier qu'ils ont rêvés tous les deux mais qui n'a jamais réellement eu le temps de prendre forme.
Ils ont eu tout le temps du monde et ils l'ont laissés filer.

« - Ne t'en va pas, hyung. Ca n'a pas de sens sans toi. » Ca en avait peut-être sans lui. Ca en aurait peut-être eu même aujourd'hui s'il n'était pas revenu, si sa boussole intérieure n'avait pas décidé de ne pointer que dans deux uniques direction.
Il rejoindra l'une d'elle plus tard. Pour l'instant, il se perd à nouveau contre les lèvres de celle qu'il tient toujours entre ses paumes. Le cuir glissant sur la ligne de la mâchoire pour crisser lorsqu'Orion enroule ses doigts autour du col de Chiwon.

@kwak chiwon

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24/04 ; 03h48 +ootd

J’ai imaginé tant de fois ce moment là. Ce baiser à deux.
Entre Chiwon et Orion.
Entre Moodster et Paperthin.
Je l’ai vu ce jouer et se rejouer sous des cieux de diverses couleurs. Dans des endroits beaux, magiques comme dans les lieux petits et crasseux. Sur la même ligne de temps pendant longtemps. Grandissant alors que les deux êtres qui s’embrassaient, restaient d’éternels adolescents comme pour préserver ce moment de sa pureté. Alors que la vie avançait et nous emportait. Alors qu’Orion se plaquait contre le corps de Jaehwan. Balayant avec cette réalité mes rêves.

Je l’ai imaginé tant de fois ce baiser. En noir et blanc, en technicolor, en 2D, en 3D. En version lente et en accéléré. Sous tous les angles. Debout ou allongé. Assis parfois sur le coin d’une marche. Putain j’ai divagué. Laissant mon cœur pulsé comme un dingue sous des émotions et des sensations qui n’étaient que pures illusions.  Une utopie qui je rendrais dans certaines secondes ignobles, que j’entachais de ma vie et ma jalousie. Avant de revenir à la source même et à la pureté de deux gosses amoureux fous. Non il n’y avait que moi qui étais amoureux.

Je l’ai imaginé si souvent que l’acte même a du tatouer mes rétines de sa longueur, de ma frustration de m’embrasser que le vide. Mon oreiller par moment quand je n'en pouvais plus de le désirer. Quand j’en crevais de le savoir dans d’autres bras, ceux de Jaehwan en particulier, bras dans lesquels j’ai fini par me jeter. Que j’ai encore retrouver l’autre nuit. Comme si …

Je ferais mieux d’arrêter de revenir sur cette vie achevée et qui pourtant prend vit à cette seconde.

Et j’éteins les lumières qui agitent Moodster de douces folies. De mes rêves qui au fil des années ont pris différents chemins, tout en gardant l’essence même de ce baiser que je voulais hésitant et parfait. Une sucrerie dans laquelle on croque avec audace. Avant de la lécher et de la déguster pour en savourer toutes les saveurs même les plus intimes. Surtout les plus intimes. Celles qui piquent le bout de la langue et allume le palais de milles et une nuits. Tout en se jouant du cœur et des tripes.
Et je ne dis plus rien.
Alors que oui il est beau Orion.
De cette beauté rare qui ravage et envoute.
De celle qui a mis mon palpitant sans dessus dessous.
Et qui le met encore.
Il n’y a qu’à écouter pour comprendre à quel point cet instant est important.
Vibrant d’un espoir fou. Oui tu es fou Chiwon.

Et c’est la douceur qui s’invite en premier, cette note de souvenir, d’envie. Ce baiser là jamais offert et qui se pose comme le battement des ailes d’un papillon qui craint la lumière mais qui ne peut pas s’en éloigner.
Attirance fatale.
Attirance brutale.
Ensuite vient l’appel de la chair, ce désir vorace qui s’infiltre sur et sous ma peau faisant naitre des langues de feu le long de mes reins et au creux de mon ventre. Au point que tout se tend, même dans le pôle plus bas que je viens faire percuter contre l’autre pôle. Celui d’Orion. Même si nos mains maintiennent la distance. Les envies dégueulasses, vulgaires pourraient d’un coup se loger là entre nos corps trop prés.
Si prés. Tout en étant loin.
Mais ne s’approche que des pensées faites de sensualités. Le désir est là, puissant et pulsant. Alors que le monde ne tourne plus, sauf pour nous.
Orion et Chiwon une chimère qui prend naissance sous ce lampadaire.
Sous ce ciel noir fait d’éclat de mots qui puaient le sang.
Et crie à présent crie la vie.
Cette vie que je me suis interdit.

Et nos langues s’amourachent. Et sa saveur s’empare de la mienne, elles se mélangent pour livrer le plus exquis des cocktails. Celui que même en étant magicien je ne pourrais créer de mes mains. Celui que tout logique ne fera jamais naitre sauf dans ce moment volé, en toute intimité. Loin des yeux du monde. Comme seul au monde. Exister enfin entièrement sous le frisson de son touché. Fais toi indécent Orion que je déguste du bout de ma peau toute la brulure de la tienne.
Et je soupire de ce désir fou.
Flou.
Et pourtant si net.
Quand nos lèvres s’offrent cet instant charnel.

Et je respire Orion.
Et j’expire Orion.
Et j’inspire Orion.
Encore … Encore … Encore ..

Dans mes yeux dansent cette flamme violente, ce feu ardent grandit et envahit toute la place. Contre mes tempes cognent mon cœur et cette fureur que le désir rend palpable sous son geste, ses mains gantées qui entourent mon visage. L’espace se réduit encore, le mur récolte son corps. Et le mien son bassin. Orage qui gronde dans tout mon être. Difficile de retenir ce que ce baiser fait naitre. Difficile de le cacher aussi alors que je ne veux qu’une chose qu’Ori sente à quel point je l’ai désiré, je le désire et le désirerais certainement toute ma vie.
Le temps s’est arrêté.
Pourtant il court comme un fou dans mes veines.
Son nez contre mon nez douceur infinie d’une caresse.
Regard grisé d’un trop d’hormones.
D’un pas assez.
D’un tout.
D’un rien.
De LUI.
Je ne compte pas partir Ori. Cela n’a pas de sens non plus sans toi ..
Sans Jaehwan, mais j’évite de prononcer son prénom. Je veux juste cet instant à nous. Purement égoïste sur ce coup là, parfaitement conscient qu’après ils se retrouveront et que je ne deviendrais que l’ombre d’un instant d’égarement.
Mais cet instant il m’appartient.
Il nous appartient.

Et nous lèvres se retrouvent, la main d’Orion qui court vers ma nuque pour venir s’y loger et l’entourer éveille un soupir que je ne retiens pas et qui résonne de toute sa puissance au creux de ma gorge. Ma main vient alors entourer sa taille, serrer son corps dans cette urgence et cette crainte de le voir disparaitre. Le toucher rend tout plus réel.
Et je me laisse porter.
Par ce nouveau baiser.
Je le dévore avec plus d’audace.
Mes doigts froissant le tissu de son haut, espérant frôler sa peau. Et quand le souffle vient à manquer que nos lèvres se séparent pour respirer, je laisse les miennes s’égarer sur le bord de sa bouche, glisser le long de sa mâchoire que je parsème de tendres baisers. Direction le cou ou je viens chercher toutes les palpitations de son monde. Celui où Orion vibre au côté de Paperthin. Sans peur de voir l’un ou l’autre intervenir.
Ne redoutant ni le bien, ni le mal.
Voulant juste me gaver de ses parcelles d’odeur ou tout est délectable. Ma langue s’aventure le long de la veine. Goute la peau du lobe de l’oreille. Tombe plus bas et remonte vers le menton avant de venir finir contre les lèvres. Que je viens mordillais. Ma main dans son dos dessine des vagues sur son haut. Mon autre main c’est accroché à son pull contre son torse. Comme si la peur de le voir fuir s’était écrite entre mes doigts.
J’ai tellement envie de plus. .
De ce plus que je n’aurais surement jamais.
De ce plus que je crains de voir s’envoler si j’ose m’aventurer davantage.
De ce plus que je pourrais graver là contre ce mur sous ce lampadaire.
Il suffirait d’un rien.
Pour faire sauter ma retenue.  Orion serais tu capable toi de tout faire exploser là, tout de suite.
Maintenant. On est encore aujourd'hui. Demain peut-il s'écrire sous ce même ciel ?

@Jeon Orion

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24/04 ; 03h48 +ootd

Rien n'a de sens sans eux. Il le savait déjà mais sous la lumière de ce foutu réverbère, l'évidence est encore plus frappante. A l'image de ce cœur qu'il sent battre sous ses doigts déposés contre la nuque de Chiwon. Il cogne presque aussi fort que le sien sinon plus, prison d'émotions mises sous clés et qui ne demandent qu'à sortir pour les engloutir tous les deux. Ce merveilleux pouvoir qui a du les faire chavirer plus d'une fois, tous les trois. Puis à deux, au fil du déplacement des pions sur le plateau. Quand son absence devenait une excuse pour se trouver et se rapprocher.
Un soupir s'échappe de ses lèvres malgré lui sous l'exploration des lèvres de son ami. Amant ? Il n'en sais plus trop rien, décide qu'il n'a pas envie de réfléchir et ferme les yeux. Glisse, lentement, ses doigts sous les mèches sombres pour qu'ils s'y étendent en étoiles de cuir et de caresses. Il sent, l'impatience. Cette étrange violence qui se distille à la manière de frissons mordant contre leur peau. Il sent, Chiwon dans tous ses états et d'une manière bien différente de celle qui est la sienne d'ordinaire. En découvre un nouveau versant jusqu'à lors simplement fantasmé, imaginé.

De sa main libre, Orion vient se saisir de celle accrochée à son pull. Esquisse un mouvement pour la repousser puis ne fait rien. Court-circuite un instant, ses lèvres cherchant sur la force de l'instinct celles de Chiwon où vient y crever une demande traçant des traînées de tremblements au creux de son ventre. Il dépose alors sont front contre le sien, de ces gestes intimes visant à se protéger du reste du monde, appelant à la confidence.
« - Ca je le sens... » Son souffle se pare des notes d'un rire doux, pudique. Flirte sur les graves d'une voix devenue un peu plus velours sous le joug d'une excitation muette qui n'a pas besoin de mots pour se faire entendre. Elle s'exprime dans les gestes, les souffles. Ses hanches qui se pressent d'avantage à celles de Chiwon, tendues, alors que son bassin se détache légèrement du mur.
Et la main qu'il tenait entre ses doigts vient se glisser sous son pull. Contre son ventre qui se contracte sous ce simple toucher.

« - Pas ici Won. » L'amour du risque est peut-être une constante dans leur existence. Le simple fait de se côtoyer depuis autant d'année en est la plus belle preuve. La plus tragique aussi. Qu'on les trouve enlacés, ici sous le halo asphyxié du réverbère ou au détour d'une ruelle sombre, et il ne restera plus grand chose de ce moment hors de tout. On ne va pas en prison pour des baisers ou des caresses. On y va pour avoir franchit la ligne pourtant si floue entre bien et mal. Orion ne doute pas que Chiwon s'en sortirait mais il refuse de prendre un tel risque. De le savoir condamné par sa faute. De la même manière dont il le refuse pour Jaehwan, dont sa seule présence entre les murs de son appartement résonne chaque jour comme une condamnation.
Quelqu'un finira par savoir, que Paperthin a rompu les termes de son contrat de merde. Quelqu'un ira cafter à un quelqu'un encore plus important qui se chargera de tirer sur la chaîne autour de sa gorge pour le rappeler à l'ordre. On lui collera un nouveau rendez-vous tumeur où il se contentera, encore, de fixer de son regard sombre la personne assise en face de lui et à qui incombe la lourde tâche de décortiquer les venelles de son cerveau. D'en défaire les nœuds et d'attester si, oui ou non, il est réparable.
Quelqu'un d'autre lui soumettra cette idée, bien plus tard. Et si jusqu’à présent ces rendez-vous étaient des blagues, cette idée là lui sera bien plus fatale qu'il ne le pense à ce moment précis, alors que sa bouche revient se poser sur celle de son compagnon des ombres.  

« - Tu peux toujours nous faire disparaître ? » Tant de choses ont foutu le camp pendant ces huit ans qu'il ne sait plus, si les planques existent toujours ou non. Si elles ont bougées ou pas. Orion se perd entre les fils des ses deux vies tranchées net par un vide qui ne se comblera jamais. Il s'y perd mais ce soir, cette nuit, ce matin, au fond peu importe, il n'a plus envie de chercher la sortie.
Préfère volontiers se prendre le mur d'une impasse qui ne lui aura jamais paru aussi agréable. Le cataclysme pourra venir plus tard pour l'engloutir.

@kwak chiwon