look to the sky, why don't you?

Look to the sky, why don't you?
cw pour les émétophobes ft. @lv susu

parking lugubre, vide. neon vacillant. l’endroit idéal pour un meurtre de sang-froid. rien d’autres que des piliers en béton et des voitures abandonnées pour témoigner. qui mentiraient à la barre, de toute façon. ils font partie du corps athénien, après tout. le mensonge est l’essence même de leur fabrique : le meurtrier se cache dans l’ombre de la colonne, le cadavre gonfle dans le coffre, etc. tout ce qui semble soutenir et protéger, une carrosserie, une structure, masque et ment. n’oublions pas ces yeux dans le ciel dont la fonction première est pourtant d’enregistrer les faits réels, ces caméras qui se font, finalement, judas au service de la corporation et qui ne montrent, par quelques tours habiles de montage vidéo, que ce qu’elle veut voir.  

minho est encore au volant de sa voiture, coupe enfin le moteur. son rugissement couvrait pourtant l’orage de notifications qui continue de s’abattre sur le siège passager. le pitoyable héros lance un dernier regard en direction de l’appareil. l’écran se brise sous pression psychique et laisse couler un silence qui prend minho aux tripes. il ouvre la portière et rejette une partie de son déjeuner. il s’essuie la bouche avec la première chose qui lui passe sous la main, une impression de son dernier régime alimentaire stricte, oubliée dans l’habitacle. l’ironie lui extirpe un rire nerveux. c’est pas comme s’il allait en avoir besoin, là où il se rend. droit vers le mausolée. les morts ne mangent pas. heureusement, ils ne vomissent plus non plus.

minho prend son abandon à deux mains et sort de la voiture. chaque pas qui le sépare de l’ascenseur vers l’antre des dix est terriblement éprouvant. chaque hypothèse à la question qui le ronge se fait caillou dans la chaussure. que vont-ils lui faire ? premier grenat : le renvoyer ? athena n’est pas si miséricordieuse. second grenat : l’emprisonner ? elle a besoin de place avec la recrudescence des supercriminels qu’elle peut réformer ; minho, lui, est une cause perdue. troisième grenat : l’anéantir ? voilà qui est déjà bien plus probable. il continue d’avancer. à quoi bon reculer, à quoi bon fuir. ils ont déjà vaincu. l’esprit est pilé en éclats, il n’y a plus que le corps qui marche et marche et appuie sur le bouton de l’ascenseur pour accepter son sort. les portes se séparent et renversent une lumière intense.

le coeur de minho s’arrête pour une fraction de seconde.
angel dans la cabine.

Look to the sky, why don't you?
ft. @seong minho

du haut de sa tour de verre, susu observe la ville qu'on lui a confié. de sa position privilégiée, elle voit les employé.e.s de la tour d'en face vaquer à leurs occupations. coeur de l'économie qui pèse sur chaque épaule alors que les silhouettes s'activent en une effervescent miroir à celle qui se déroule dans les étages sous ses pieds. et puis ses prunelles dévient, glissent jusqu'au sol, où chaque âme est réduite à une forme sombre. simplification outrageuse de l'essence de chacun.e, touste aussi précieux.se, les un.es que les autres à ses yeux. d'un sourire précieux elle les couvre, et de son pouvoir, elle les protégera des dangers.

coupée du monde et des nouvelles, inconsciente que son monde sera bientôt chambouler. tsunami qui ne l'atteint pas, qui ne secoue pas sa tour précieuse. le téléphone abandonné sur la table, branché à sa source de vie ; mode silencieux qui demeure suite à une entrevue qui s'est terminée, il y a une poignée de minutes. court instant pour exister avant que la prochaine tâche ne débute ; croix qu'elle s'impose à elle-même, à ajouter aux demandes déjà nombreuses d'athena. à sacrifier volontairement de son temps pour assurer la paix, en ignorant qu'elle travaille au nom du plus grand fléau.

pause éphémère s'envole en quelques courts instants ; l'appareil est récupérer et les pas l'éloignent de la vitre pour regagner les entrailles métalliques de la tour. le téléphone qui se réallume, peine, dans son abimement, à revenir au monde. et alors qu'elle reconnecte enfin avec le monde ; pourrait obtenir les dernières nouvelles brûlantes de l'univers héroique, le rez-de-chaussé est atteint. les portes s'entreouvrent, et c'est un visage connu qui l'accueille. oh ? minho ! qu'est-ce que tu fais là ? elle rayonne, comme à l'habitude, amicale comme elle l'a toujours été, à ne laisser paraître aucun changement dans son attitude. angel est la même, la seule et unique angel que switchblade ait connu. ça va ? t'as pas l'air bien... et l'inquiétude vient froncer les sourcils alors qu'elle approche, s'extirpe de la cage de métal pour approcher celui qu'elle considère comme un fellow ten.